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L'art de la parole écrite

Articles, interviews, portraits

Après Rising Star, Ann-Shirley prépare son premier album !

Publié le 25 Janvier 2016 par Maya Meddeb

Ann-Shirley est chanteuse, pianiste et compositrice.

Des millions de français l’ont découverte, en 2014, dans l’émission « Rising star » sur M6. Arrivée en finale, Ann-Shirley a conquis le public par son interprétation envoûtante de « Stay With me » de Sam Smith ou encore « Amoureuse » de Véronique Sanson. En juin dernier, elle remporte le premier concours de Soul en France : le Sankofa Soul Contest.

Ann-Shirley est avant tout une musicienne à part entière : elle a commencé le piano à l’âge de six ans, le célèbre violoniste de jazz, Didier Lockwood, est le premier professionnel à l’avoir encouragée à devenir chanteuse. Souhaitant aborder la musique sous un autre angle, elle vient d’être diplômée d’une école d’ingénieur son. Malgré son jeune âge (21 ans), Ann-Shirley dégage une si grande maturité sur scène et dans la vie qu’elle ne s’entoure que de professionnels qui comprennent son univers musical et lui permettent de l’exprimer librement.

Ann-Shirley prépare actuellement son premier EP. Riche en couleurs, en sons et en ambiances, ces morceaux inédits réserveront une grande place à sa voix Soul.

Vous avez été finaliste de l’émission « Rising Star » sur M6 en 2014 et gagnante l’année suivante du « Sakofa Soul Contest », le 1er concours de soul en France. Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Pas du tout. Que ça soit pour l’émission « Rising Star » ou le « Sankofa Soul Contest », j’étais plus intéressée par l’expérience que par la victoire. Rising Star c’était une expérience télé qui m’a permis de voir de l’intérieur comme ça se passait, j’ai pu côtoyer de plus près le monde du show-business. J’ai voulu participer au Sankofa Soul Contest pour rencontrer des musiciens professionnels. A aucun moment, mon but était d’arriver en finale, surtout que j’ai rencontré des chanteurs qui avaient énormément de talent et qui méritaient autant que moi d’aller en finale.

Warner Music vous a fait un appel du pied après votre passage dans Rising Star…

On dit que si Warner Music t’appelle c’est bon signe. Le directeur artistique de Warner Music m’a contactée un mois et demi après l’émission « Rising Star ». Il m’a posé plusieurs questions sur mes attentes, ma musique et j’ai répondu le plus honnêtement possible. Après, il ne m’a pas rappelée soit parce que mes réponses ne correspondaient pas à ce qu’il attendait, soit je ne l’intéressais pas soit il me rappellera plus tard. Elle sourit.

Vous avez plusieurs points communs avec la chanteuse Alicia Keys : vous avez un univers musical similaire, vous jouez toutes les deux au piano depuis votre plus jeune âge et vous avez le même timbre de voix.

C’est un honneur pour moi d’être comparée à Alicia Keys. C’est une artiste hors-norme et hors-pair. J’ai toujours été admirative de ce qu’elle faisait et de sa technique pianistique. Je sais par mon expérience que ce n’est pas toujours évident de chanter et jouer au piano simultanément.

Comment Ann-Shirley a découvert le chant ?

J’ai commencé par le piano à l’âge de six ans, au conservatoire de Drancy. Avant moi, ma mère y avait inscrit tous mes frères. La première chanson au piano que j’ai chantée c’était « If I ain’t Got You » d’Alicia Keys. Quand mon frère s’est mis au Gospel, je chantais « He’s Able », c’était simple il n’y avait que quatre accords. Ensuite, au collège mes amis me demandaient tout le temps de chanter. Au lycée, j’ai eu un rapport très profond avec la musique : j’ai rencontré un ami guitariste, une très bonne amie chanteuse qui avait le même parcours musical que moi. Nous faisions des petits concerts ensemble. Et puis il y a eu une rencontre déterminante avec le violoniste de jazz Didier Lockwood. Sa fille était dans notre groupe de musique au lycée et un jour il est venu nous écouter. Il a aimé ce que l’on faisait et m’a demandé mon numéro de téléphone. On s’est revus et m’a encouragée à persévérer dans la musique. J’ai pris pendant six mois des cours de coaching vocal dans son école : Le Centre des Musiques Didier Lockwood. C’était très enrichissant.

Y a-t-il un morceau ou un artiste qui vous a donné envie de chanter ?

Jill Scott est une artiste accomplie : j’adore son groove, son interprétation, elle est aussi comédienne. Withney Houston bien sûr. Une des premières chansons que j’ai chantée c’est « I Have Nothing ». C’était dans ma tonalité. Elle rit.

Vous dégagez une grande maturité sur scène malgré votre jeune âge (21 ans)…D’où vient-elle ?

Je puise en moi de toute façon mais après je ne pourrais pas vous dire d’où cela vient. On me le dit souvent mais je ne me vois pas de la manière dont les gens me perçoivent. Quand je suis sur scène, je ne pense qu’au morceau que j’interprète, tout est dans le ressenti. Un accord peut me faire pleurer. J’ai un rapport particulier avec les basses, par exemple : je sens tout mon corps vibrer.

Au concours du Sankofa Soul Contest, j’avais chanté « Someday We all be free », je suis sortie de la scène complètement chamboulée. C’était la première fois que je ressentais le « lâcher prise » : il y avait une symbiose entre la musique qui m’englobait totalement, le public qui était à l’écoute et le texte qui est très fort (« attache toi au monde qui t’entoure, crois en tes rêves, tiens bon car un jour on sera tous libres… »). Cette chanson m’a vraiment transcendée, il y avait quelque chose de l’ordre de l’inexplicable qui m’a envahie.

Votre maturité ne serait-elle pas liée à votre grande liberté artistique ?

C’est sûr, j’ai dû gagner du temps en comprenant cela. Après, ce n’est pas simple car il y a beaucoup de contraintes dans la musique: celle de chanter juste, de bien interpréter le morceau. …

Comment expliquez-vous que certaines personnes ont une voix hors-du commun ?

On a tous une voix différente. Il y a des gens qui ont ce don d’avoir des cordes vocales qui leur permettent de faire des notes incroyables.

Le don que j’ai c’est d’avoir des cordes vocales qui me permettent d’avoir ce timbre de voix. Après, il y a une technique vocale qui permet de bien gérer sa voix. Chacun de nous peut dépasser ses limites. Et puis ce n’est pas qu’une question de voix : Withney Houston de son vivant dégageait énormément de choses sur scène : elle était d’une grande sensibilité qui lui permettait d’interpréter merveilleusement bien ses morceaux et toucher le cœur des gens.

Vous êtes d’origine camerounaise. Est-ce que vos racines africaines ont une influence dans vos choix artistiques ?

Oui, il y a toujours une patte afro dans mes morceaux mais ce n’est pas du tout calculé. J’adorais écouter quand j’étais jeune les artistes comme Richard Bona, Ben Decca, Grace Deca, Manu Dibango. Je retranscris sûrement cette nostalgie dans mes morceaux. La musique africaine m’inspire mais je ne prémédite rien, « ça sort comme ça sort ». Elle rit.

Avec quels artistes aimeriez-vous collaborer ?

Il y en a plusieurs : Stromae, James Blake, Timbaland, Pharell Williams.

Vous préparez actuellement votre premier EP. Pouvez-vous nous en parler ?

J’aimerais sortir un EP début 2016. Il y aura des sonorités électro-groove avec des influences ethniques (afro, tibétain, indien, espagnol…). Il y aura une belle place pour la voix. J’aborderai plusieurs thèmes dont l’amour bien sûr. Il y aura aussi des morceaux qui seront dédiés à des personnalités qui m’ont marquée. Par exemple, la gagnante de The Voice Kids, Jane. Elle est aveugle, elle a un rapport particulier à la musique et a une voix incroyable. Sa manière d’être m’a beaucoup touchée : la première chose qu’elle a dite au moment de choisir son coach c’est : « tout d’abord, j’aimerais remercier tous les musiciens qui ont fait un travail exceptionnel ». C’est la seule candidate à avoir fait cela. Il y a beaucoup de thèmes à aborder. Je le découvre avec Jacques Brel. Il avait cette facilité de décrire le moindre détail dans les paysages, les ambiances, les personnages….

Pour finir, avez-vous une anecdote à raconter ?

J’ai croisé Beyoncé il y a quatre ans à Disneyland. Je me suis dit qu’elle lui ressemblait tellement que ça ne pouvait pas être elle. J’étais assise au niveau de la sortie de la tour de la terreur, par où Beyoncé est rentrée. En passant, elle m’a frôlée. Quand je suis rentrée chez moi, j’ai vu sur les réseaux sociaux que c’était bien elle. Sur la photo, elle était habillée exactement de la même manière que quand je l’avais vue, avec un baggy, des talons hauts et un débardeur blanc.

Après Rising Star, Ann-Shirley prépare son premier album !
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A
elle fait de la bonne zik ; bonne continuation
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